Notre outil de recherche – appelons un chat un chat !
La classification des maux est une étape complexe et nécessaire pour optimiser la recherche de plantes appropriées à un mal donné.
Vous le savez peut-être, je suis retournée à l’école pour une formation sur le corps humain… y a pas d’âge pour apprendre. Alors que je plonge dans mes premiers cours d’anatomie, dans lesquels je découvre l’être humain de l’intérieur, je tombe des nues en lisant que la jambe n’est en fait pas une jambe. La jambe, pour moi, va du haut de la cuisse à la cheville. En anatomie et en médecine, cette partie du corps humain se nomme le membre inférieur. La jambe en médecine se limite à la partie du corps située entre le genou et la cheville.
Alors, lorsqu’on dit à quelqu’un qu’il ou elle a de belles jambes, est-ce qu’on parle de ses membres inférieurs, à savoir la partie qui va du haut de la cuisse à la cheville, ou bien de ses mollets ?
Non mais c’est n’importe quoi !
Oui et non, c’est vrai qu’en médecine, ils utilisent des termes bien bizarres pour nommer les choses, comme dans toutes les disciplines je suppose. Alors que les livres que je consulte pour récolter les infos sur les plantes médicinales sont écrits par des personnes baignées dans le monde médical, elles emploient soit des termes précis et très techniques, soit des termes vernaculaires, c’est à dire des mots de la langue de tous les jours.
Par exemple, on peut trouver pour les troubles fonctionnels digestifs hauts, le mot dyspepsie pour le terme technique et indigestion, inconfort digestif, lourdeurs après les repas, mauvaise digestion, digestion lente, digestion difficile, estomac barbouillé, congestion digestive, douleurs digestives et lenteur à la digestion pour les termes de tous les jours. Un autre exemple, pyrosis pour le terme médical et remontées acides pour le terme courant. Une remontée acide moi ça me cause, un pyrosis, une “sensation de brûlure allant de l’épigastre à la gorge, souvent accompagnée de renvoi d’un liquide acide” (Robert), ça me parlait beaucoup moins.
Seulement voilà, il faut bien à un moment ou un autre organiser les troubles de façon à collecter le maximum de plantes pour un mal donné. Si on cherche la plante la mieux appropriée pour un estomac barbouillé, il faut que la plante utile dans les cas de dyspepsie s’affiche également dans les résultats, puisque ce sont deux maux équivalents pour ne pas dire synonymes.
La réunion des deux mondes, termes techniques et termes vernaculaires, est très complexe, puisqu’il s’agit de rassembler sous un hyperonyme toute une tripotée d’hyponymes. Moi aussi je peux utiliser des termes techniques que personne ou presque ne connait… à moins que vous ne soyez linguiste.
En clair et tout ça pour dire que la difficulté de la tâche est de trouver un terme générique qui regrouperait sous son ombrelle toutes une ribambelle de mots dont le sens serait aussi inclut dans le sens du terme générique. Par exemple, diarrhée pourrait être le terme générique de lientérie, selles liquides, courante, chiasse, etc., et pourquoi pas dysenterie, même s’il ne sont pas tous des synonymes parfaits.
La classification des maux est une étape importante et complexe, elle prend un temps fou mais elle est absolument nécessaire pour optimiser la recherche de plantes appropriées à un mal donné.
A très bientôt pour la prochaine infolettre de phyto-info !
sylvie